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Test terrain Gimbal DJI Ronin-S

Un stabilisateur qui fait le poids !

 

25 juin 2018 par Thierry Philippon

 

ronin-

Conçu par DJI, le Ronin-S est un stabilisateur 3 axes mécanique et électronique qui se destine aux reflex et aux boîtiers sans miroir, mais la spécificité de sa conception semble également l'ouvrir à certaines caméras. Il peut devenir le complément d’un drone DJI Mavic Pro / Air / Phantom 4 / 4 pro ou d'un trépied pro, pour des vues complémentaires.


Ronin-s

Se maniant plutôt à deux mains, le Ronin-S revendique une charge maximale de 3,6 Kg (pour des performances optimales), une capacité de charge imposante qui implique que le Gimbal nu soit lourd. Et il l'est : 1,85 kilos avec nacelle !


Le Ronin-S intègre une molette Follow Focus démontable, compatible avec certains boîtiers photo tels que les GH5 / GH5s. Par ailleurs, plusieurs accessoires peuvent être greffés sur le stabilisateur.


Le design du Ronin-S fait que l'écran du boîtier est surélevé, facilitant le visionnage.


A 749 euros, le Ronin-S se situe dans la même gamme de prix que le Zhiyun Crane 2, son concurrent le plus direct qu'on trouve à 800 euros, voire moins selon promotion. Nous ferons de temps en temps référence à ce modèle sorti il y a un an à titre de mise en perspective.


Mais passons au test du Ronin-S...


Test réalisé sur un appareil de série à partir d'un produit prêté par DJI.


Nota Bene : Le test est complété par une vidéo, moitié tutoriel, moitié-test



> LIRE LA SUITE : Le test terrain du DJI-Ronin-S

Le test terrain du DJI-Ronin-S

Img ronin-s
ronin-s

Le Ronin-S hérite de l'expérience acquise par DJI en matière de nacelle portative. Il est conçu à l'origine pour les reflex et les hybrides. La liste des compatibilités est longue : Canon Eos 5D Mark II, III, IV / 6D, Nikon D850, Sony série A7, "Mirrorless" Lumix GH4 / GH5 / GH5s avec optique, etc.


Le poids "nu" du Ronin-S est de 1,85 kg (avec nacelle et poignée ou 1,5 kg, nacelle seule), ce qui est déjà lourd. Sachant que DJI propose une charge utile (= Payload) exceptionnellement élevée de 3,6 kg (!), le poids à bout de bras peut être considérable. Mais on n'a rien sans rien.


Une certitude : une charge utile élevée permet d'être moins limitée en matière de boîtiers ou d'optiques lourdes et / ou de fixer (sur le dessus ou sur le côté) micro, torche, moniteur 5 pouces. Le Ronin-S peut aussi s’adapter sur une voiture radio-télécommandée RC buggy pour des vues en travelling stabilisées, au ras du sol. Ou sur la barre d’un Ronin pro bien sûr. Du coup, le Ronin-S devient d'une versatilité extrême, si on n'a pas peur de le "tuner" sous couvert du budget adéquat.


ronin-s

Ce test a été réalisé avec un GH4 / et GH5 avec optique 12-35 mm ou 12-60 mm, soit un boîtier+optique de 1,1 kilo environ, autrement dit pratiquement 3 kilos à bout de bras, dans une configuration pas excessivement lourde pourtant en regard du potentiel !


Et le Zhiyun Crane 2 ? Sa charge utile est élevée elle aussi, mais un peu moins puisqu'elle est annoncée à 3,2 kg (500 grammes à 3,2 kg en fait), soit 400 grammes de moins. Le Zhiyun Crane 2 est aussi plus léger nu : 1,25 kg, ce qui fait un total moins conséquent que le Ronin-S. Les dimensions du Crane 2 sont de 210x118x450mm, contre 202 x 185 x 486 mm pour le Ronin-S.


A titre d'info, le Feyiu A2000 que nous testerons bientôt est du même acabit (1,1 Kilo) pour une charge utile de 2 kg.


Enfin le transport du Ronin-S est possible dans un sac à dos, sans avoir besoin d'emporter la mallette fournie puisque la nacelle se sépare de la poignée Grip et du mini-tripode. Le Zhiyun Crane n'a pas autant de "démontabilité". Il faut juste bien séparer les éléments dans un sac compartimenté pour que les pièces du métal ne se frottent pas entre elles.


Ronin-s avec camescope

La bonne nouvelle est que compte tenu de "l'espace" entre les bras qui est plus grand que sur d'autres nacelles, le Ronin-S s'adapte à des boîtiers de forme différente, dont des camescopes compatibles avec les dimensions de la nacelle (205mm x 150mm x 98mm par rapport au centre de gravité). Dimensions à ne pas confondre avec le Ronin-S en soi qui mesure 202×185×486 mm.


On ne peut donc pas garantir la compatibilité de tous les types d'appareils mais on a réussi à fixer sans difficulté un "vieux" camescope grand-public de 2008 (un Sony SR11) accusant une stabilisation encore précaire, avant la technologie incomparable du B.O.S.S, et un grand-angle peu généreux (40mm !), augmentant la difficulté. On a choisi aussi ce modèle car il est un peu plus volumineux que les camescopes plus récents (donc se situant entre les camescopes actuels et les modèles prosumers de poing) et on l'avait muni d'une batterie proéminente à l'arrière de forte capacité qui n'a pas gêné les mouvements des moteurs. L'équilibrage n'est guère plus difficile qu'avec un boîtier photo. Seul bémol, on rage de ne pouvoir utiliser le viseur et le contrôle à l'écran est vraiment très difficile (technologie ancienne). Une certitude : les images stabilisées au Ronin-S permettent de ressortir son vieux camescope !


Dans une vidéo d'un autre essayeur, un Canon C100 à la forme très carrée, a pu être aussi adapté d'après ses affirmations. Il reste la question des caméras pour prosumers type PXW-X70 / NX80 / AX100 / AX700. Sans essai, il serait imprudent d'affirmer quoi que ce soit. Cependant, le poids de ce type de camescope n'atteint pas la charge utile, tandis que la largeur et la hauteur conviennent pour ce genre d'appareil. Seule la longueur peut poser problème, particulièrement avec une grosse batterie. Tout va dépendre de l'équilibrage réel. Et des essais en situation, rien ne doit venir bloquer le mouvement des bras du Ronin-S. Mais d'après des essais vus sur un Zhiyun Crane 2, tout espoir n'est pas perdu sur un Ronin-S.


déballage ronin-s

Au déballage, la première impression du Ronin-S est plutôt bonne : un compartiment pour chaque élément, plateau à attache rapide, trousse pour les petits accessoires, etc. Les pièces paraissent correctement usinées à les examiner de près, impression qui se confirmera au fil du tournage.


poignée

La poignée est agréable, il s'agit d'une vraie poignée, pas juste un "tube" en aluminium, reproche qu'on pourrait faire au Zhiyun, même si on peut apposer sur le Crane 2 des bandelettes antidérapantes. Conséquence : la poignée ne m'a jamais glissé des mains.


Quand on saisit la poignée du Ronin-S, sachez que normalement, on ne risque pas d'éteindre l'appareil puisque pour éteindre, il faut appuyer 2 fois et maintenir le bouton d'alimentation.


ronin-s


ronin-s

Globalement, on prend du temps pour trouver la bonne prise en mains. Et s'habituer à ne pas faire des efforts inconsidérés qui vont trop fatiguer l'avant-bras. En fait, si la première sensation est celle de la lourdeur, surtout quand on vient de l'univers des poignées-gimbals légères (type Karma Grip) ou dans une moindre mesure si l'on vient d'un Zhiyun Crane, on finit par manier le Ronin-S avec la souplesse nécessaire de l'avant-bras, et par une position des deux mains moins crispée. Le secret est dans le relâchement, moins dans la force pure (il en faut quand même un peu). Mais il faut bien 48H pour s'habituer...


On peut aussi appuyer la poignée sur le ventre, offrant une position de repos provisoire.


Ronin-s GH5

Côté design, celui-ci est incontestablement réussi. Et ce n'est pas juste de l'esthétisme, c'est de l'ergonomie, monsieur s'il vous plaît ! A savoir que la plateforme est plus haute ou si vous préférez DJI a descendu le moteur arrière, du coup le boîtier et son écran se trouvent surélevés, ne gênant jamais la vision de l'écran. C'est un problème récurrent chez les rivaux dont ils ne s'affranchissent pas toujours. L'opérateur est contraint de décaler sa tête et à force, ça fait mal... aux cervicales ! Donc un grand bravo d'avoir réussi à contourner le problème. Notez toutefois un détail : si votre boîtier a un détecteur d'oeil, pensez à le désactiver pour privilégier le moniteur seul car une partie de votre corps peut passer devant le viseur et risquer de désactiver l'écran !


La concurrence a tout de même un plus qui fait éventuellement défaut au Ronin-S : chez Zhiyun, sur le Crane 2, il existe un écran LED destiné à visualiser les informations importantes des paramètres de la caméra. Ca fait cruellement défaut au Ronin-S qui oblige le cadreur à se souvenir des paramètres (le bouton M) qu'il a mémorisés ! Pour ne rien arranger, en plein soleil, les 3 diodes "M" au-dessus du Joystick, se discernent difficilement en plein soleil.


assemblage ronin-s

Lors de l'assemblage, on fixe très facilement et rapidement la poignée grip (BG37) muni d'un revêtement antidérapant / anti-transpiration arrière (DJI n'a pas répété l'erreur de l'Osmo). Cette poignée grip contient une batterie 2400 mAh de 14,4V et celle-ci ne se change pas. Il faudra donc changer le grip si les batteries tombent en rade complète. Interrogé, DJI ne connaît pas encore le prix de cet éventuel changement, mais déclare qu'utilisée correctement, la batterie a une durée de vie de plusieurs années. Les batteries ont par ailleurs une garantie de trois mois, tous les dommages dans cette période sont couverts. Même combat en fait que chez GoPro avec sa poignée Karma, mais c'est moins pire que chez ce dernier, qui oblige à changer poignée et nacelle !


Notez qu'un adaptateur de batterie en option sera aussi disponible bientôt pour pouvoir charger/décharger la batterie sans avoir à connecter la nacelle.


batterie

L'autonomie est très bonne à condition que les moteurs ne soient pas sollicités exagérément, cas qui peut se produire si le boîtier est mal équilibré. Mais il y a une sacrée marge étant donné que le Ronin-S revendique 12 heures d'autonomie ! On peut surveiller l'autonomie via les 4 diodes clignotantes du bas du grip. Notez qu'avec l'application DJI Ronin (ci-dessus), l'autonomie précise restante est exprimée en mAh en (par exemple 2103 mAh) et non en durée. Bof.


Il faut préciser que les Gimbals, capables de loger de plus grosses batteries, ont amélioré considérablement leur autonomie. On est loin - très loin ! - des 40 minutes réelles du premier Osmo ! Le rival Zhiyun Crane 2 atteint même théoriquement les 18 heures selon ses spécifications techniques !


Aussi, au risque de choquer, je trouve l'autonomie du Ronin-S (et du Zhiyun) exagérée. Je n'ai jamais pu arriver au terme des batteries, et qui va s'abstenir de recharger son stabilisateur d'une journée de tournage à l'autre ? Peut-être dans des endroits dépourvus de courant ? Soit, mais ça reste un cas marginal. Je me demande si des batteries de moindre autonomie (6 ou 8 heures) n'aurait pas permis de gagner une centaine de grammes car la poignée pèse tout de même 400 grammes à elle seule.


ronin-s

Notez que la charge s'effectue via la prise USB-C et s'avère rapide : 2 heures 15 mins seulement.


équilibrage

L'équilibrage du boîtier prend toujours un certain temps et c'est une étape cruciale car c'est de lui dont dépend la réussite des prises de vues futures. Vous devez équilibrer les 3 axes Pan, Tilt et Roll. Une échelle graduée vous aide à faire des essais progressifs de calage ou à retrouver vos repères si vous retirez le boîtier, particulièrement la position sur le plateau d'attache rapide. La notice n'est pas toujours claire, les vidéo-tutos le sont davantage.


Si vous paniquez, une vidéo d'installation se trouve ici.


J'ai rencontré une certaine difficulté à faire coulisser le bras du moteur arrière. J'ignore si mon modèle était en cause ou pas.


dji équilibrage ronin-s
pose dji ronin-s

La première pose du boîtier est souvent approximative. On l'affine en dernier. Pour fixer le boîtier, DJI fournit un plateau d’attache rapide Manfrotto (501PL type quick release plate) qui se fixe - si besoin - sur une 1ere petite plaque fournie elle aussi qui se visse dans le pas de vis de la caméra. Tout bien serrer à fond.


Côté accident, il est vraiment difficile de faire tomber le boîtier. Pour preuve, même si vous laissez le serrage du plateau sur Unlock, il existe une sécurité qui empêche le boîtier de tomber, au pire il glisse sur le plateau... Notez qu'il ne faut pas aller jusqu’à la position Lock complète, si ce n'est pas nécessaire.


Lorsque vous équilibrez, un petit détail, pensez à ouvrir l’écran, surtout s’il s'articule sur le côté. Cela joue dans l’équilibre si vous testez écran fermé, ou écran ouvert. Notez que sur des appareils comme les GH4 / GH5, il est possible dans l'absolu de laisser l'écran dans l'axe de l'optique, mais l’armature du Ronin-S finit par gêner et la vision est bien moins confortable.


Notez aussi que la position du boîtier sur la nacelle a pour conséquence que selon l'emplacement du logement à carte mémoire, si vous voulez décharger vos rushs, sans désinstaller votre boîtier, vous ne pourrez pas retirer votre carte mémoire à cause du moteur droit qui va cogner. Je vous conseille dans ce cas de relier votre boîtier au PC directement plutôt que de désengager le boîtier.


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Même contrainte pour la batterie qui s'éjecte généralement par le dessous, vous ne pourrez pas la changer sans retirer le boîtier. Mais il vous suffit de repérer sur l'échelle graduée à quel endroit vous l'aviez équilibré, vérifier que tout va bien, et le tour est joué !
ronin-s ronin-s

On allume le Ronin-S à deux niveaux : en bas du Grip et à droite du pavé de commandes du Gimbal, "derrière" le Joystick. Il faut se familiariser un peu avec les différents états des diodes. Il y a notamment un coup de main à prendre pour éteindre le bas du Grip car on allume en 1 fois mais on appuie 2 fois en maintenant le bouton la 2e fois, ce qui est plus pratique pour éviter l'extinction accidentelle. Les diodes du bas en plein soleil se voient difficilement mais ce n'est pas très grave si vous oubliez un moment d'éteindre le Ronin-S, compte tenu de son autonomie record.


Joystick

Sur la face avant, on manipule le Ronin-S avec le Joystick quadri-directionnel qui est à vitesse variable. Il est plutôt pratique d'utilisation - supérieur à mon avis à celui du Crane 2 - mais il n'est pas sans reproche. En effet, j'ai pu remarquer qu'un déplacement latéral du Joystick nécessitait une certaine concentration pour que le Joystick suive une ligne bien horizontale (ou bien verticale).


On dispose aussi d'un bouton M : c'est une solution assez maligne de DJI qui a placé à cet endroit jusqu'à 3 Profils d’Utilisateur : par exemple vous pourrez attribuer un SmoothTrack (voir plus loin) dédié au Profil 1 et une absence de SmoothTrack au Profil 2.


C'est aussi via ce bouton qu'on accède au mode Sport. Dans ce mode, le temps de réponse du Ronin-S est augmenté en conséquence, de telle sorte qu'on reste stable jusqu'à 75 km/h théoriques. Ce qui permet d'utiliser le Ronin-S sur un véhicule par exemple. Pour accéder au mode Sport, il faut maintenir le bouton M en permanence.


Enfin à droite, on distingue le bouton start / stop ou de prise de photos qui - attention - ne fonctionne qu'avec les caméras compatibles.


dji ronin-s
DJI fournit d'origine 3 câbles de télécommande avec le Ronin-S. Le câble adéquat est à connecter au port RSS 8-pins du stabilisateur pour le contrôle du start / stop entre autres mais il peut aussi se connecter à une source d’alimentation complémentaire.
DJI ronin-s

La compatibilité (de télécommande) est assurée avec certains boîtiers et optiques mais DJI se retrouve face aux innombrables standards du marché et le fabricant chinois doit gérer des appareils de marque, d'ancienneté et de technologie différentes. Du coup il est parfois difficile de s'y retrouver (mais DJI Europe nous a toujours aidés quand nous le demandions). Tentons de faire le point :


GH5 liaison
PC ronnin-s

-Les GH5 / GH5s / Sony A7sII, A6300, Canon Eos 5D Mark II, III IV, sont compatibles dès maintenant incluant le Start / Stop, et la Capture de photos grâce au câble télécommande adéquat. Avec une GH5, la liaison s'établit en USB-C sur le boîtier, il faut juste choisir la liaison "PC (Tether)" indiquant une liaison par télécommande, qui s'affiche sur l'écran du boîtier. Pas d'autre réglage à effectuer, c'est vraiment simple.


Sur un boîtier Sony, il faudra prendre juste soin placer le Menu Remote Ctrl. sur "On". La liste de compatibilité la plus récente (qui se trouve ici au 28/06/2018) distingue les appareils compatibles immédiatement de ceux qui le seront avec une mise à jour du firmware ou la fourniture d'un câble adéquat.


 


rou focuz
ronin-s map

-Le Follow Focus : la roue Focus est compatible avec les GH5 / GH5s (d'autres modèles à venir), et c'est un régal de confort et de simplicité pour faire le point (à condition d'être dans une position où on voit l'écran bien sûr). Soit on tient la poignée de la main droite et on actionne la roue de la main gauche, mais comme le Gimbal est lourd, on ne peut pas rester ainsi très longtemps. Il est préférable d'adopter une positon de la main gauche qui s’agrippe à la poignée tout en manoeuvrant la roue. Avec des grosses paluches, c'est vraiment faisable.


Par contre pour certains autres modèles, le Focus fera l'objet d'un prochain firmware. C'est le cas du Canon 5D Mark IV, et du Nikon D850.


-DJI a aussi un plan de développement pour toutes les marques mais il devra composer avec les contraintes inhérentes à chaque modèle. Par exemple, contrairement à ce qu'un premier tableau laissait à penser, un GH4 n'est pas encore compatible mais un développement est à l'étude via la prise Lanc pour le start / stop notamment. Idem avec l'A9 ou la série A7 de Sony, le câble RSS-IR qui sert actuellement de liaison, va être amélioré et un contrôle via l'USB est à l'étude.


-En revanche, pas de contrôle avec une Arri ou un RED.


follow focus follow focus
Notez que le Crane 2 revendique une logique différente : il propose un système complet Follow Focus optionnel (environ 260 euros TTC) un peu volumineux et en deux parties. Pas forcément l'idéal mais la compatibilité est plus grande.
dji ronins-

Avec un boîtier non-compatible en matière de déclenchement Start / stop ou de capture de photos, j'ai un peu souffert à l'instar du GH4 par exemple puisque cette inadaptation oblige à chaque prise à déclencher / stopper manuellement.


Parfois, à l'allumage, vous vous retrouvez avec le boîtier à l’envers ! Pas de panique, éteignez, changez de position le Gimbal (généralement à 180°), et rallumez.


tripod
Deux accessoires qu'on aurait pu croire optionnels soient inclus : le premier est le tripod déboitable. Ce mini-trépied malin et dont l'assise tient bien au sol, a au moins trois usages : il permet de reposer le stabilisateur pour des mouvements automatisés (voire des vues fixes), il sert ensuite pour calibrer le gimbal, une position parfaitement verticale et stable étant nécessaire.

samourai ronin-s


Enfin, le Ronin-S offre une extension du Grip, permettant, une fois le trépied replié, des vues renversées au ras du sol (mais pas seulement). Une fois en place, le Gimbal ressemble au maniement d'un samouraï. :)


Le mini-trépied se visse et se dévisse très rapidement d’une seule main si besoin. C'est du "run and gun". Zhiyun et d'autres disposent aussi de leur propre mini-trépied, Ronin s'en est peut-être inspiré.


L'utiliser quand c'est nécessaire et s'en débarrasser dès qu'on n'en veut plus. Cela dit, on peut le laisser à demeure, en effet la base tripod peut être repliée et fixée au gimbal pour servir de meilleure prise en main éventuelle, dans ce cas la main droite tient le tripod replié, alors que la main gauche tient le grip du gimbal. En position renversée, il est également utile, voire indispensable, pour effectuer des prises de vues au ras du sol.


Roue

Le second accessoire est la roue focus (Focus Wheel) qui est déjà fixée. Elle est placée du côté gauche mais pour les gauchers, on peut la déplacer du côté droit ! Si le système de caméra est compatible avec le Ronin-S, la mise au point est contrôlable. Le Zhiyun Crane 2 a également un système (optionnel) pour la mise au point.


DJI ronin-s 4 pins

À la place de la roue Focus qui est fixée sur un connecteur 4-pins, ou de l'autre côté, on peut placer d’autres accessoires, cette fois optionnels, qui peuvent être montés sur le Ronin-S tels que le transmetteur HF. Le Ronin-S est aussi compatible avec les Master Wheels et Force Pro de DJI, par l’intermédiaire du récepteur de DJI, le DJI Pro Wireless Receiver.


Et ce n'est pas tout ! Le connecteur 4-broches CAN Bus (à droite) sous le support de la caméra peut alimenter des accessoires DJI avec 24 W.


Trigger ronin-s

Le Ronin-S a un déclencheur arrière (un "trigger") : le système est connu déjà chez DJI et même chez les rivaux : on bloque l'orientation du Gimbal (qu'on peut orienter à la main si besoin) en pressant et en maintenant le trigger; on clique deux fois pour recentrer le Gimbal, 3 fois pour obtenir un selfie. Vous presserez (très !) souvent 2 fois car on a besoin constamment de recentrer le Gimbal. D'autant que les selfies sont bien plus difficiles à obtenir que sur un système amateur en raison de la lourdeur du Gimbal, bras tendu.


GH4

A l'usage, la stabilisation du Ronin-S est bien sûr très agréable : marcher, courir, panoter, change tout avec ce type de stabilisateur, surtout avec des boîtiers photo qui ne sont généralement pas stables du tout justement ! Si les vues au grand-angle seront toujours privilégiées, on peut envisager avec une grande maîtrise des vues à des focales "portrait". D’après les tests de DJI, le Ronin-S peut saisir des plans stables à la main avec une 5D Mk IV + objectif EF 85mm f/1.4L IS USM.


Le Ronin-S est très maîtrisable quand il s'agit de le porter à hauteur de buste. Encore une fois, précisons qu'il est lourd mais qu'on s'habitue étonnamment bien à cette charge dans la limite de l'exercice. Toutefois, je ne l'ai pas testé avec une configuration très lourde puisque mon optique était relativement légère, mon équipement ne dépassait pas tout compris les 3 kg, Ronin-S compris.


Ronin-s


Retourner le Ronin-S pour effectuer une vue au ras du sol, n'est pas difficile à condition de maintenir le trigger avant appuyé, et d'incliner le stabilisateur ça se fait (presque) tout seul ! A défaut, le Ronin-S tremble et fait n'importe quoi.. Attention à ce qu'un bout de l'armature de la nacelle ne se voit pas à l'image en position renversée, nous en avons fait les frais plusieurs fois. Il faut tenir la poignée bien verticale, voire légèrement en arrière pour éviter cette gêne. Bien sûr, l'écran se voit difficilement dans cette position, mais on peut l'incliner.


Sur le premier boîtier avec lequel j'ai effectué ce test (un GH4), et un 12-35 mm, la sensation de fluidité est plus grande en FullHD car avec un GH4, le crop factor est de 2x en FullHD au lieu de 2,3x en 4K, soit 24 mm au lieu de 27,6 mm. Avec un GH5, le crop factor est identique partout (x2).


Si votre boîtier dispose d'un stabilisateur interne au capteur et / ou un stabilisateur côté optique, les micro-vibrations seront réduites grâce à eux. Donc oui, vous pouvez activer ce stabilisateur mais la différence ne sera pas forcément criante.


Notez que le Ronin-S a des moteurs plutôt silencieux et fait un peu bruit qu'on entend que si l'on tend bien l’oreille, le boîtier photo-vidéo enregistre peu de ce bruit.


Enfin, sachez que vous pouvez repositionner la nacelle à la main, c'est ce que DJI appelle le mode Push.


perche
Signalons enfin dans au catalogue des accessoires DJI l'existence d'une perche qui se visse sur la poignée du Ronin-S pour en étendre les possibilités. Notez aussi que la pluie n’est pas recommandée à cause des interfaces électroniques. Le Ronin-S n’a pas de rating IP officiel mais il est construit avec un choix de matériel robuste.


(Test terrain Gimbal DJI Ronin-S)

L'application DJI Ronin

DJI Ronin-S Ronin-s

Le Ronin-S est pilotable par liaison Bluetooth depuis l'application gratuite DJI Ronin qui sert à paramétrer le Ronin pro original, mais aussi désormais le Ronin-S. Cette application assez puissante (comme l'application DJI Go4 pour le drone Mavic Pro) d'une portée de contrôle de 10 mètres, sert à la fois à tester le Gimbal, à couvrir des fonctionnalités précises (Panorama, Track par exemple) mais aussi à ajuster les paramétrages pour affiner les possibilités du Ronin-S. Par exemple, c'est grâce à elle qu'on pourra mieux absorber les vibrations et les mouvements du Gimbal.


La connexion à l'application nécessite de s'inscrire chez DJI et d'entrer un mot de passe. On a un peu pataugé mais on y est arrivé. Passées ces contraintes, le Ronin est immédiatement reconnu dans les Listes d'appareils (Device List). S'il ne l'est pas, repassez par Configuration et reconnectez-vous, ça marche très bien. Je n'ai rencontré aucun souci d’appairage malgré une bonne centaine de connexions / déconnexions volontaires. Seul bémol, l'application est en anglais, or pour certains réglages techniques particuliers, la compréhension est limite (tel que le réglage du deadband ou encore le Yaw / Pitch).


ronin-s Test

Pour adapter le Ronin-S à tout changement de poids du Gimbal + boîtier, il faudra enclencher un "Auto Tune" pour la calibration. Cela gérera au mieux la rigidité qui est prépondérante. En effet, si la nacelle doit supporter des charges utiles lourdes, la valeur de rigidité devra être plus élevée pour garantir les meilleures performances.


Il faudra donc recourir à l'auto-tune dès la 1r utilisation comme lors de tout changement d'objectif. Il existe 3 niveaux d'Auto-Tune (Low, Medium, High), je vous conseille le niveau Medium, sauf utilisation très spécifique (en véhicule...). Deux façons de la faire, via l’application (que nous verrons plus loin) ou directement sur la poignée (M bouton + trigger).


Détail : l'auto-tune génère des tremblements un peu anxiogènes mais normaux !


Je vous conseille aussi d'enclencher la procédure interne de balance-test du Gimbal qui vous permet de déceler quel axe éventuel se comporte mal (il y a 3 niveaux de résultats : excellent, good, et bad !). Si vous voulez que tout se passe bien, vous devriez obtenir Excellent sur les 3 résultats Yaw (Lacet, cad gauche-droite), Roll (Rotation en longitudinal) et Pitch (Tangage). Si vous obtenez Excellent sur 2 des paramètres fois et Bon sur le 3e paramètre, continuez à chercher !


L'application donne aussi accès à une calibration du système (sort de réinitialisation) si vous constatez que la nacelle dérive ou penche d'un côté.


hot shoe module
Signalons qu'on peut opter pour le mode Handheld ou Car Mount qui est adapté au déplacement sur un véhicule. A ce sujet, notez l'existence en option d'un Hot shoe module pour fixer le gimbal dans une voiture.
control setrtings dji ronin-s

Lorsqu'on entre dans les paramétrages purs, ça décuple les possibilités du Ronin.


Ainsi, via les Control settings, on peut affiner la qualité du suivi de mouvements que vous allez imprimer à votre Gimbal. Pour cela, il "suffit" d'ajuster la vitesse, le smoothing et le « deadband » (intraduisible !) du Pan (rotation gauche / droite), du Tilt (inclinaison bas / haut) et du Roll (inclinaison sur la gauche / droite). Ce premier groupe de réglages est évidemment très important. Si Ronin n'est pas seul à le proposer, il le fait très bien.


Il faut comprendre aussi que chaque mouvement a son indépendance : libre à vous d'affecter une vitesse Low au Pan, High au Tilt et Medium au Roll ! Une faible vitesse est préférable si vous maîtrisez encore peu le Ronin-S.


Customiser peut s'avérer intéressant, vous atteignez ainsi des vitesses très basses ou très élevées. Une vitesse de 20 en Pan pour un paysage somptueux, c’est idéalement lent…


Le smoothing - bien différent de la vitesse du mouvement - vous permet de décider que le mouvement soit doux ou au contraire, instantané, dans le balancement. Plus le chiffre est élevé, plus le mouvement d’arrêt est « souple » et progressif. Plus il est bas, plus le mouvement d’arrêt est brutal. Personnellement, j'aime bine un smoothing élevé, mais tout dépend de l'intention du réalisateur.


On peut aussi diminuer l'« Endpoint » (le point de fin de plan), fixé par défaut à 180° pour le Pan, 145° et 55° pour le Tilt et 30° pour le Roll, de manière à ce que la butée de fin de mouvement s'établisse à un angle inférieur.


ronin-s

Il serait bête de confondre le réglage du Smoothing avec celui du SmoothTrack, qui est tout aussi vital, sinon plus, mais qui n'a rien à voir. Quand le SmoothTrack est activé, le Ronin-S peut être dirigé sur chaque axe par l’opérateur. C’est à dire que la caméra suivra les mouvements de l’opérateur selon les axes Pan, Tilt et Roll. Si volonté contraire, l'on peut désactiver chacun des 3 mouvements, ce qui aura pour effet que la caméra restera dans sa position de départ quel que soit le mouvement de l’opérateur. Applications immenses en termes de configurations de tournage... On peut aussi régler finement les paramètres du Smoothtrack (Low / Medium / High / Customize).


Vous pouvez aussi régler les Paramètres (Motor Parameter) des 3 moteurs Pan, Tilt et Roll et même faire appel aux paramètres avancés si ça vous chante mais à vos risques et périls : il s'agit des réglages de Stiffness (rigidité), Strength (force), Filter et Control de chaque moteur individuellement. A chaque fois, l'angle de chaque axe est précisé.


track Video

L'application regorge aussi de programmes de création : si le Timelapse et le Motionlapse sont habituels et un peu usés jusqu'à la corde, les modes Panorama et Track sont plus intéressants. Le Panorama permet de créer un déplacement de la caméra (de 360° au maximum) tandis que le second peut définir jusqu’à 10 positions prédéfinies entre lesquels la caméra se déplacera. Absolument idéal pour affiner un plan complexe au plus près. La machine travaille pour vous !


Parmi les facultés du mode Create, le mode nommé "Vidéo" est intéressant pour piloter les mouvements dans l’espace du Ronin-S à l’aide d’une petite boule représentant le joystick qu'on déplace à volonté…



(Test terrain Gimbal DJI Ronin-S)

Conclusion

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Ce Gimbal signé DJI dénote un savoir-faire indiscutable de la marque déjà connue pour son Ronin-M, son drone Mavic pro, ou sa gamme Osmo. Ce savoir-faire s'exprime de plusieurs façons. D'abord un soin particulier apporté à la fabrication du Ronin-S, avec des pièces bien usinées et qui ne font pas "cheap". C'est du costaud. Ensuite par une ergonomie qui a été visiblement pensée pour l'utilisateur à l'image du moteur arrière, astucieusement abaissé pour ne pas gêner le monitoring.


On apprécie aussi que le Follow Focus soit intégré, permettant de régler le point sur certains boîtiers comme les GH5 / GH5s avec une facilité déconcertante. A noter dans la même veine une ouverture plus grande de la nacelle à toute une gamme de boîtiers photo, caméras carrées, voire camescopes hauts de gamme grand-publics et pour prosumers, souvent oubliés des fabricants de Gimbals. Enfin, le concept modulaire du Ronin-S est plaisant car on peut lui ajouter bon nombre d'accessoires. Le grip antidérapant est aussi une réussite, tout comme l'application Ronin qui permet d'affiner énormément les réglages de la bête.


Le Ronin-S n'est pas sans défaut. Revers de la médaille, pour accepter une charge utile de 3,6 kg, le stabilisateur est plus lourd à manipuler que d'autres Gimbals rivaux, Zhiyun Crane 2 ou Feiyu A2000 en tête, et ce poids peut limiter certaines utilisations (courir avec...). Autre bémol, du moins pour l'instant, DJI doit gérer pour les mois à venir les différents protocoles de télécommande du Start / Stop depuis la poignée et la compatibilité du réglage du Follow Focus. Rien d'étonnant : la marque chinoise est "victime" de la disparité des boîtiers du marché aux protocoles de télécommande différents. Mais elle y travaille visiblement d'arrache-pied. Enfin, tout est en anglais, manuel et application, parfois c'est limite... Consolation, la FAQ de DJI est en français dans le texte. Ouf.


A 749 euros, il reste que le Ronin-S est une bien belle bête, pas si chère pour sa somme de qualités.


Par rapport au Zhiyun Crane 2 situé dans la même gamme tarifaire, le Ronin-S a une longueur technologique d'avance à plusieurs points de vue mais le Zhiyun est moins lourd et intègre un mini-écran de paramètres. A suivre.



(Test terrain Gimbal DJI Ronin-S)

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