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Test BMPCC 6K Pro

La Pocket qui grossit de génération en génération

 

19 février 2021 par Thierry Philippon

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BLACKMAGIC DESIGN POCKET CINEMA CAMERA 6K PRO

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news BMPCC 6K Pro

S'il y a une chose que Blackmagic n'a pas beaucoup changé avec ce nouveau modèle, c'est le nom de sa caméra toujours aussi difficile à retenir dans le bon ordre ! :) Il s'agit donc toujours de la Blackmagic Pocket Cinema Camera, en abrégé BPMCC ! Cette fois c'est la BMPCC 6K Pro, succédant à la 6K (2019), qui elle-même suivait la 4K (2018) qui elle-même, succédait à la première BMPCC en HD (2015)...


Désormais il faudra donc compter avec la Pocket Cinema Camera 6K Pro qui bien sûr ressemble à la 6K "non-pro" côté capteur, et fonctionnalités générales. La nouvelle recrue apporte toutefois des améliorations notables, et non des moindres pour un prix 570 euros supérieur la précédente 6K (hors accessoires éventuels), en regard du prix actuel de la 6K qui a baissé de tarif (500 dollars en moins).


pocket 6K

La BMPCC 6K Pro est une caméra qui est de moins en moins "Pocket" puisqu'elle pèse 1238 grammes nu sans objectif. Son poids est d'ailleurs supérieur d'un tiers environ à la 6K précédente (980 grammes) tout comme ses dimensions (180 x 112 x 123 mm contre 178.1 x 101 x 96 mm). Du coup, son design est plus joufflu, se rapprochant de plus en plus du look d'un vrai boîtier photo-vidéo. Au revoir, la caméra-stylo Pocket des débuts...


La BMPCC 6K Pro permet de filmer en 6K, 4K DCI, UHD, 2K, et de nombreuses résolutions intermédiaires, jusqu'à 120 im/s (en mode Window).


La BMPCC 6K Pro adopte un capteur Super 35, conçu pour enregistrer en ProRes en 10 bits à condition de ne pas excéder la résolution 4K. Pour le 6K par contre, Blackmagic exploite uniquement du RAW vidéo 12 bits en 6144 x 3456 (16:9) ou en 5744 x 3024 (17:9). Le 6K offre des recadrages idéaux si l'on effectue des zooms, des stabilisations, ou des panoramiques par exemple en vue de post-produire en 4K.


écran BMPCC 6K Pro

La première des améliorations bien visibles de la nouvelle BMPCC 6K Pro est un écran tactile HDR de 5'' inclinable (mais non orientable). Une petite révolution pour Blackmagic dont l'écran était désespérément fixe !


XLR BMPCC 6K Pro

La seconde amélioration qui frappe concerne la faculté de fixer un viseur électronique optionnel de 1.228.800 pixels, permettant de distinguer parfaitement le cadrage en cas d'extérieur ensoleillé. Mais il est (très) cher !


La troisième bonne nouvelle sont les deux entrées mini-XLR 48 V au lieu d'une seule. C'est un progrès pour pouvoir exploiter 2 micros distincts sur 2 canaux séparés.


Talon d'Achille qui pénalisait les précédentes BMPCC : la batterie. La nouvelle BMPCC 6K Pro dispose d'une plus grande batterie. Exit les Canon LP-E6 de 1800 mAh, place aux Sony NP-F570 (3500 mAh).


dynamic range

On recense également des filtres ND motorisés (compensation de 2, 4 et 6 Stops), et une colorimétrie dite "de 5e génération" identique à celle de l'URSA Mini Pro 12K. A la clef, des tonalités de peau plus détaillées et respectueuses. Le gain dynamique serait de 12-bit.


La plage dynamique de la BMPCC 6K Pro est de 13 diaphs (inchangé !) et la caméra intègre deux ISO natifs à 400 et 3200 Iso, la sensibilité pouvant aller jusqu'à 25.600 Iso.


On trouve des logements pour carte SD UHS-II et CFast 2.0, ou encore le port USB-C haut débit qui opère jusqu'à 5 Gb/s pour l'enregistrement sur disque externe SSD.

Pour finir, une heureuse initiative qui se poursuit : dans le carton de la BMPCC 6K Pro, vous trouverez une carte mémoire SDHC de 16 Go qui comprend la notice en français et le logiciel DaVinci Resolve Studio (16) avec sa clé d'activation.

Il restera à voir le positionnement prix de l'ancienne 6K, voir de la simple 4K, qui est susceptible de baisser, sans compter des achats possibles d'occasion.


Prix BMPCC 6K Pro : 2135 euros HT / 2562 euros TTC.
Prix viseur (Blackmagic Pocket Cinema Camera Pro EVF) : 579 euros TTC.
Disponibilité : depuis fin février 2021



> LIRE LA SUITE : Capteur / Optiques

Capteur / Optiques

BMPCC 6K Pro

BMPCC 6K Pro de 2020


(le mention Pro n'est pas présente sur la coque)


 


BMPCC capteur

BMPCC 4K de 2018


 


La Camera Cinema Pocket 6K Pro maintient à juste raison un vrai capteur cinéma Super35 (23,10 x 12,99 mm). En théorie, ce type de capteur assez grand revendique des photosites suffisamment gros pour garantir une bonne sensibilité, mais comme ils sont plus nombreux, cela peut relativiser ce premier avantage. Ce capteur génère un Rolling shutter visible étant donné sa taille.


Il faut mettre ce capteur en perspective de la BMPCC 4K qui se contentait d'un capteur Micro 4/3 (18,96 mm x 10 mm) qui convenait toutefois parfaitement à la taille de la caméra.


Par rapport à la 4K, le capteur plus grand de la BMPCC 6K (Pro ou pas), garantit - à focale égale - un bokeh théoriquement plus important ou plus esthétique.


BMPCC 6K pro
BMPCC 6K Pro optiques

La BMPCC 6K Pro étant nettement plus joufflue, on peut s'autoriser des optiques un peu plus lourdes, même s'il s'agit sur le papier d'une caméra "Pocket" ! Notez que seuls certains objectifs répondront à la commande d'autofocus ou de stabilisation. Beaucoup d'optiques "contraignent" ainsi à une mise au point manuelle, une expo manuelle et une stabilisation manuelle. Cela dit, un pro a horreur qu'on lui impose des automatismes s'il ne peut pas les débrayer facilement.


Attention, si l'on tourne en 4K DCI en BRAW, il faut appliquer un crop de 1,5x par rapport au 4K DCI en ProRes. On peut donc avoir intérêt à tourner en ProRes si l'on tient au 4K DCI.


Braw

cadrage en 4K DCI en BRAW : le crop rétrécit l'angle de champ x1,5.


 


même cadrage en 4K DCI ProRes : l'angle de champ s'est élargi (x1,5). On a donc plutôt intérêt à tourner en ProRes dans ce cas.


 


Par ailleurs, s'il tourne en RAW, et qu'il veut produire un Ralenti, l'opérateur sera contraint de passer en 2,8K, soit un crop de 2,1x. Ca commence à faire un recadrage très marqué.
canon 24mm irix

La monture active est de type EF qui permet d'exploiter des optiques du même nom ou des EF-S pour APS-C.


Le choix d'optiques est donc assez considérable. À titre d'exemples, citons les compatibilités avec les optiques suivantes :


-chez Canon, le 24-70mm f/2.8 ou le 24mm EF F/1.4 L II USM,


-chez Sigma, le Sigma 18-35mm "Art" f/1.8, (équivalent 28-55mm), ou le 50-100mm f/1.8,


-chez Samyang, sa gamme standard (tel le 12mm T2.2 CINE NCS CS) ou Xeen, ou encore sa marque Rokinon,


-chez Irix, le Blackstone 15mm f/2.4,


-chez Meike, son 35mm,


Et aussi le chinois Laowa, l'autrichien Voigtlander, sans compter les optiques avec adaptateur.


Ces considérations étant faites, l'optique est souvent une affaire très personnelle et il est difficile de conseiller une optique universelle qui convienne à chacun.


BMPCC 6K pro

Le regret qui perdure est l'absence de stabilisation du capteur, un parti pris de Blackmagic qui s'inscrit sans doute dans sa logique "cinéma" avec vues sur trépied. Toutefois une stabilisation optique est possible (quand elle existe*) voire une stabilisation logicielle au montage, ou encore un stabilisateur embarqué (tel le Zhiyun Crane 2S) parfaitement compatible avec la 6K Pro et un Canon 24mm F/1.4. Cela rend le concept de la Blackmagic Pocket ambivalent : est-elle vraiment une caméra mobile compacte (de poche !?) conçue pour être tenue en caméra portée ? Sans doute de moins en moins, vu qu'il devient difficile de rester au-dessous de 2 kilos. Et Blackmagic pourra répondre que son logiciel DaVinci dispose d'un excellent stabilisateur de recadrage, ce qui n'est pas faux.


(*) si l'optique est stabilisée, cela implique dans ce cas d'activer la stabilisation dans le Menu de la Blackmagic pour qu'il la prenne en compte et dans le même temps, d'activer la stabilisation sur l'optique.



(Test BMPCC 6K Pro)

Cartes et formats

cartes 6K pro

Ci-dessus, modèle 6K (non-pro) mais le kit est valable pour la Pro également.


 


La BMPCC 6K Pro enregistre sur carte SDXC ou CFast 2.0 sur 2 slots distincts. Un lecteur dédié CFast 2.0 sera requis si vous utilisez ce type de carte. On en trouve autour de 40€.


Le kit très complet proposé par AngelBird (AngelBird Match Pack) contient 4 cartes SDXC de 256 Go UHS II U3, 2 cartes CFast AV Pro CF de 256 Go, un mini-SSD externe SSD2GO PKT de 512 GB et deux câbles, un type-A et un câble type-C.


Lexar SDXC
lexar

J'ai surtout mis à profit une carte prêtée par la marque, la Lexar Professional SDXC UHS-II V90 U3 de 128 Go, capable d'atteindre des débits de 300 MB/s en Lecture et 260 MB/s en enregistrement. J'étais curieux de vérifier les affirmations de Blackmagic qui annonçait une pleine compatibilité avec cette carte Lexar sur sa page de compatibilité de cartes SD. J'ai choisi Lexar car je possède moi-même plusieurs cartes Lexar (de débit moindre) et j'en étais satisfait.


Lexar est un des rares fabricants à utiliser une double nomenclature : d'une part la relativement récente norme de Class "V" (V6 / V10 / V30/ V60, V90), la V90 étant adaptée aux très gros débits (en 4K / 6K et même 8K). La norme V90 convient donc parfaitement à la BMPCC 6K pro.


D'autre part Lexar adopte aussi une ancienne nomenclature plus "éloquente", la nomenclature "X", parfois mal comprise par le profane, qui équivaut très précisément à 150 kbps. Par conséquent une vitesse de 1000X équivaut à environ 150 MB/s et une vitesse de 2000x, cas de cette carte, à 300 MB/s. On retrouve bien les 300 MB/S mentionnés également sur la carte.


Cette carte Lexar s'appuie par ailleurs sur la technologie UHS-II (UHS Speed Class 3) qui garantit des débits excellents.


lexar 64 Go

En conclusion, la carte Lexar Professional a encaissé les débits les plus hauts de la Blackmagic, même au Ralenti. C'est une excellente carte que je vous recommande. Certes, elle vaut cher (entre 173 et 200 euros), mais ses qualités sont indéniables. Vous pouvez réduire la facture en vous procurant la même carte avec une contenance moindre de 64 Go pour environ 100 euros.


On peut aussi enregistrer sur carte UHS-I pour les débits les moins gourmands. Mais c'est sans garantie que vous ne rencontriez pas quelques problèmes... Chosisissez de préférence une UHS-II.


CFast
Bien connue des utilisateurs Canon, la CFast 2.0 est la seconde option. Elle sera privilégiée à titre d'enregistrement "secure" étant donné la réputation de ces cartes et leur débit élevé. C'est elle qui permet de sécuriser le mieux les débits de l'enregistrement 4K ou 6K RAW en 60p en interne car ces cartes peuvent monter à 450 MB/s en enregistrement et 525 MB/s en Lecture. Mais ces cartes sont chères : comptez environ 270 euros la carte SanDisk Extreme Pro CFast 2.0 128 Go...
USB-C

Pour un usage vorace (débat, concert, etc.), il est facile - via la sortie USB-C haute vitesse (jusqu'à 5 Gb/s) - de coupler la BMPCC 6K pro à un disque SSD USB-C comme le Samsung T7 (testé) ou le Sandisk Extreme V2 (non testé). L'enregistrement n'est pas complexe à faire. Une fois le câble USB-C connecté, la Pocket 6K Pro enregistre directement sur le SSD en court-circuitant automatiquement les cartes internes. La seule étape préalable est de formater le disque externe à la norme Exfat pour pouvoir enregistrer de longues durées. À la fin, il suffit de débrancher le lecteur USB-C et de le connecter à son ordinateur pour monter directement sans avoir à recopier les fichiers.


anglebord

Parmi les disques possibles, vous pouvez choisir des disques SSD comme le T7 de Samsung, le My Passport SSD de Western Digital ou encore ceux proposés par GTech. Retenez particulièrement le SSD 1 Go ou 2 Go PKT d'Angelbird (ci-dessus), coûtant 300 à 720 euros, et qui peut stocker jusqu'à 2 TB de vidéo. Sa vitesse d'écriture est de 530 MB/s.


Grâce à ces disques rapides et à leur capacité de stockage élevée, Blackmagic compense la voracité de ses codecs. Cela implique une perte en mobilité ("fil à la patte"), à moins que vous ne parveniez à fixer le SSD et son raccordement tout en filmant.


Attention aux disques SSD "de bureau" : ils ne sont pas forcément conçus pour enregistrer du RAW ou du 4K / 6K.


ProResr

Côté enregistrement et formats, la BMPCC 6K pro est d'abord clairement une "caméra vidéo", à savoir une caméra capable d'un enregistrement illimité au-delà des 29 minutes et 59 secondes...


Pas de H.264 ici, jugé de qualité trop limite par Blackmagic en termes de bruit, d'artefacts, et de compression trop forte. Blackmagic a fait le choix du ProRes (10 bits), ou du RAW (12 bits).


Le ProRes est réservé au 4K DCI, au 4K UHD, ou à la HD, alors que le RAW est dévolu au 6K, au 5.7K mais aussi si l'on veut au 4K DCI. Travailler en 6K peut s'avérer intéressant entre autres pour recadrer une image 4K. Le RAW de Blackmagic n'est pas totalement RAW puisqu'il est compressé, du coup il est plus léger (tout est relatif !) que le vrai RAW.


Le RAW (comme le ProRes) s'enregistre sur tout type de carte (SD ou CFast) ou SSD. Toutefois la SD nécessite des débits suffisants. Optez pour des V60 ou V90 en UHS II de préférence. Toutefois, nous avons exploité des équivalents V30 UHS II qui ont fonctionné.


lecture bmpcc 6K pro

À propos des formats, signalons d'emblée un piège : pour lire sur la caméra les fichiers correspondant au Format ProRes ou RAW, il faut que le réglage d'enregistrement soit lui-même paramétré en ProRes ou RAW. Sinon ils ne s'affichent même pas. Il faut donc retourner dans le Menu à chaque fois si nécessaire. La même logique s'applique pour lire du FullHD si vous avez enregistré du 4K, c'est à dire que vous devez lire la même résolution que celle que vous avez filmée. C'est bien de tout séparer mais c'est pénible ! Par ailleurs, il n'existe aucune faculté de supprimer un fichier directement depuis la position Lecture de la BMPCC 6K Pro sans formater ! Une provision de cartes mémoire ou de disques SSD est donc nécessaire avant tout gros tournage.


débits BMPCC 6K Pro

Mais revenons aux deux codecs ProRes et RAW qui méritent qu'on les détaille plus en profondeur :


Si vous optez pour le ProRes, vous choisissez du "prêt-à-l'emploi" avec un contraste et une saturation déjà définie. Les logiciels de montage habituels savent monter, et étalonner facilement ce type de fichiers vidéo. La qualité reste absolument excellente, même aux débits faibles.


Vous pouvez choisir entre du ProRes 422 HQ (117 Mbps en UHD / 4K DCI, 27,5 Mbps en FullHD). Mais comme le mode 422 HQ est gourmand, vous pouvez être tenté de réduire le débit avec le ProRes 422 (18 à 78 Mbps) ou encore le ProRes LT (12 à 54 Mbps).


Vous disposez enfin du ProRes Proxy (entre 5,6 Mbps et 24 Mbps) pour alléger ces fichiers survitaminés ! Je l'ai beaucoup utilisé avec succès. Une incroyable qualité pour un aussi faible débit.


Il existe certains réglages internes (valables en ProRes uniquement) comme celui du paramètre Netteté Image qui renforce le piqué des images de la BBMPCC 6K Pro. Lorsque ce paramètre est activé, on peut augmenter ou diminuer le niveau de netteté en sélectionnant Par défaut, Modéré ou Élevé.


BMPCC 6K Pro

La Blackmagic Pocket 6K Pro propose un autre niveau de choix en ProRes (*) à base de 3 options de Gamma (Video Extended Video, Film) qui jouent donc sur la courbe logarithmique de l'image, autrement dit la dynamique du signal vidéo.


-Soit on choisit la courbe classique (Vidéo), qui est celle du REC709, sans besoins majeurs de traitement en post-production. C'est un Gamma prêt-à-l'emploi, c'est très pratique.


-Soit on sélectionne une courbe proposant la "meilleure" courbe dynamique (Film), tout en diminuant les hautes lumières, talon d'Achille de la vidéo. L'utilisation de cette courbe implique un traitement obligatoire en étalonnage puisque l'image est dessaturée.


-Soit enfin on tente une solution intermédiaire (Extended Video) qui modifie le contraste et offre une plage dynamique supérieure à celle du réglage Vidéo.


(*) indisponible en RAW qui est en Gamma Film


Braw
BRAW logo

Pour sa part, le RAW de Blackmagic est le BRAW. L’Audio est traité en WAV. A la différence du RAW d'Apple, le BRAW est ouvert et gratuit. Il est accéléré par le GPU. Les performances sont bonnes, malgré un poids moindre et un temps de traitement inférieur.


Rappelons que les données RAW conservent des informations visuelles venant directement du capteur pour que l'étalonnage en exploite toute la richesse colorimétrique. Le RAW est un format brut, ce qui signifie dénué de traitement mais il n'est pas forcément sans perte, sauf s'il s'appelle sans perte. Celui de la BMPCC 6K Pro est du RAW dit "compressé". L'image enregistrée est donc "Flat" avec une forte dessaturation, ce qui sera rattrapé à l'étalonnage.... et bien sûr pour cela, Blackmagic pousse en avant son logiciel DaVinci Resolve.


Le RAW a un autre avantage évident auquel on ne pense pas : il sauvegarde les réglages de la caméra (Iso, balance, exposition) en tant que métadonnées, à la façon du RAW en Photo.


encodages BRAW

Le RAW de la Blackmagic se compose de 8 débits possibles sur la BMPCC 6K Pro, répartis entre 4 débits constants et 4 débits variables (= qualités constantes). Un large choix...


Les 4 débits constants sont les suivants : RAW 3:1, RAW 5:1, RAW 8.1, RAW 12:1. Les débits changent en fonction de la résolution. Au plus bas, tablez sur 17 Mbps en 2,8K. Au plus haut, 323 Mbps en 6K 3:1.


Le RAW 3.1 est le top : quelques détails dans l'image peuvent être perdus, mais très peu, tandis que le 12:1 est bien plus compressé que le 3.1. La qualité reste bonne bien sûr.


Attention, si on tourne en RAW, et qu'on veut produire un Ralenti, on sera contraint de descendre en 2,8K, soit un crop de 2,1x ! Le recadrage sera très marqué.


BRAW

On trouve aussi des débits variables (= Qualité constante), c'est à dire que la qualité de compression s'adapte à la nature de la scène. 4 débits variables coexistent : Q0, Q1, Q3, Q5. Les débits changent également en fonction de la résolution : au plus bas, 14 à 34 Mbps en RAW Q5 en 2,8K, au plus haut, 242 à 483 Mbps (!) en RAW Q0 en 6K. C'est le débit maximum de la BMPCC 6K Pro.


Notez que les débits du 4K DCI sont très proches en RAW pra rapport au ProRes (136 MB/s contre 117 MB/s dns le plus haut débit). Cela permet ainsi de préférer l'un ou l'autre format, et de subir ou non un crop.


maxi sensor framrate

Voici enfin les fréquences maximum que l'on peut obtenir selon les résolutions. La BMPCC 6K Pro capture en RAW en 6144 x 3456 16:9 jusqu’à 50 fps ou en 6144 x 2560 2.4:1 60 im/s. Vous pouvez aussi opter pour le 17:9 en 5744 x 3024 à 60 im/s.


Vous pouvez aussi filmer en RAW à 120 fps en 2.8K en 17:9 mais le crop sera majeur. Le 120 fps est également classiquement autorisé en HD par une mise à l'échelle depuis du 2,7K.



(Test BMPCC 6K Pro)

Ecran / Viseur

BMPCC 4K

Le concept des anciennes Pocket 4K et 6K était particulier, voire répréhensible, puisque c'étaient des caméras avec grand écran fixe, pas très lumineux, et sans viseur : une triple contrainte en somme ! Avec la 6K Pro, le concept change : on dispose désormais - comme sur la 6K - d'un grand moniteur tactile de 5'' (12,7 cm) annoncé comme encore plus lumineux (1500 nits) (cd/m²). Par ailleurs, cet écran est inclinable, mais pas articulable. On peut donc au moins orienter cet écran vers soi, façon Sony Alpha, sans toutefois pouvoir l'orienter façon Lumix GH. Sur un gimbal (non testé), cela peut gêner. Mais les cadrages avec un écran inclinable, seront moins malaisés, surtout en contre-plongée.


La particularité supplémentaire de ce moniteur est d'être en HDR, ce qui facilite le rendu fin de signaux LOG ou HLG. On peut faire confiance à BlackMagic qui sait y faire en matière d'écrans HDR, notamment avec ses moniteurs Video Assist 5'' 12G HDR et 7'' HDR.


Cet écran mieux abouti peut laisser entrevoir la possibilité de se dispenser de tout moniteur externe de type Atomos, d'autant que la latitude reste grande pour ajuster la luminosité de l'écran aux conditions ambiantes. C'est le réglage nommé Screen Brightness, exprimé en pourcentage.


L'affichage des profils colorimétriques s'effectue également sur écran, ce qui permet de faciliter le tournage en RAW.


BMPCC 6K Back
écran BMPCC 6K Pro

Cet écran est tactile capacitif (# de résistif), comme son prédécesseur, une fonctionnalité devenue indispensable en 2021 à l'ère des smartphones hyper réactifs. L'accès direct sur écran à tous les principaux réglages s'en trouve facilité comme le zébra, la balance, la teinte, le shutter, l'iris, les iso, l'audio... etc.


L'histogramme s'affiche sur écran dans le coin inférieur gauche mais on ne peut toujours pas le déplacer, dommage. Notez qu'on dispose par ailleurs de plusieurs guides visuels (Règle des Tiers) et d'options d'affichage (zone de sécurité...).


Un curseur sur écran permet de modifier chaque réglage, Blackmagic a généralisé ce principe, c'est simple, rapide et efficace. Notez au passage qu'avec un mouvement vertical de la main sur l'écran, on affiche ou fait disparaître les menus de l'écran. Et avec un mouvement latéral, on accède aux infos "Clips / Project" c’est à dire au "Clap numérique" qui permet d'ajouter rapidement des métadonnées.


viseur

Malgré tout, en cas de fort ensoleillement, l'écran reste difficile à distinguer. Et le viseur fait défaut, on tourne en rond... C'est pourquoi Blackmagic permet désormais de fixer sur sa 6K pro un viseur électronique optionnel, permettant de distinguer parfaitement le cadrage. Ce viseur qui dispose d'un réglage dioptrique très fin, bénéficie d'un affichage couleurs OLED de 1280 x 960 et d'un réglage de dioptrie en verre très précise permettant un ajustement de la mise au point -4 à +4. Les utilisateurs peuvent aussi voir des informations telles que les guide frames, histogramme, focus peaking.


Le viseur est assez facile à installer une fois le cache dévissé (une simple vis à tête ronde) et une molette inférieure à resserrer.


Oeilleton BM 6K

Le viseur électronique se connecte rapidement via un simple connecteur. Il a un angle de pivotement de 70° et propose - c'est original - jusqu'à 4 sortes différentes d'oeilleton (Compact, Medium, Cinematic oeil gauche, Cinematic oeil droit). Il intègre aussi un capteur de proximité classique qui active le viseur, et désactive simultanément l'écran. Dommage vraiment que cet accessoire soit carrément hors de prix : 579 euros TTC (!). C'est à tomber par terre ! Cela altère le bon rapport qualité / prix de la Blackmagic.


Notez que le viseur s'allume quand vous approchez l'oeil, ce qui économise la batterie. Mais la détection n'est pas désactivable, or l'expérience montre que si l'on approche son corps, la détection peut croire que c'est votre oeil et vous priver de l'affichage de l'écran !



(Test BMPCC 6K Pro)

Batterie & Connectique

BPMCC 6K pro

Blackmagic propose derrière une trappe en plastique, une alimentation 12V (2 connecteurs) à connecter pour recharger la batterie, sans chargeur associé. Ce connecteur DC m'a beaucoup irrité, il est peut-être sécurisé mais particulièrement peu pratique à connecter dans l'urgence. Sinon on peut charger aussi via le port USB-C qui prend en charge l'alimentation.


Notez les différentes fiches de courant internationales pour utiliser votre caméra partout dans le monde. Pourquoi pas...


batteries

Autre talon d'Achille qui pénalisait les précédentes BMPCC : la batterie. La nouvelle BMPCC 6K Pro dispose d'une batterie de plus grande capacité. Exit les Canon LP-E6 de 1800 mAh, place à la Sony NP-F570 (3500 mAh). Qui dit plus grande batterie signifie une autonomie réellement supérieure.


Blackmagic annonce 60 minutes environ en RAW 6K à 24fps sur carte CFast 2.0 avec luminosité de l'écran à 50%. Cependant le temps exprimé est variable. Quand on arrête et redémarre la caméra, c'est toujours moins. Avec une seule batterie, on a été bien gêné par des allers / retours fréquents bureau / lieux de test quand celui-ci était distant de 20 kms (40 aller / retour). Cependant, la batterie est indiscutablement meilleure. Pour mémoire, la BMPCC 4K ne durait que 30 minutes à peine. On crisait...


À défaut de chargeur autonome, la recharge s'effectue en laissant la batterie sur la caméra. Elle dure moins d'une heure trente. Un petit défaut est à noter : le voyant ne s'éteint pas ni ne passe au vert, même quand la charge est terminée...


BMPCC 6K pro

Notez cependant qu'on trouve un Pro Grip en option (supportant 2 batteries pour 155 euros) déjà proposé avec la précédente 6K mais qui s'adapte désormais aux NP-F570. Ouf ! C'est évidemment la solution le plus attractive, procurant ainsi une autonomie redoutable (x3, soit environ 3 heures !), mais les batteries ajoutent un poids considérable à une caméra déjà lourde avec objectif. Comptez environ 1 bon kilo de plus, soit 2 kilos nu environ, pas loin des 3 kilos avec un objectif de base. Mazette !


Un choix cornélien car le grip s'avère bien utile à l'usage. En effet le choix du codec joue : plus le codec a besoin d'énergie, moins l'autonomie est grande. De plus, la batterie subit un processeur vidéo gourmand compte tenu de ses performances. Enfin, les moteurs de l'objectif (Autofocus, Iris...) consomment aussi beaucoup lorsque l'optique est en capacité de dialoguer avec le boîtier.


Par contre, un problème grave (due à la chauffe ?) ne se produit plus : sur la BMPCC 4K en tout cas, lorsqu'on atteignait la limite des 20%, la batterie chutait brutalement, en éteignant l'appareil d'autorité (séquence fichue !). C'était un calvaire que j'avais dénoncé comme d'autres confrères. Ce défaut semble faire partie du passé désormais.


BMPCC 6K pro batterie sur trépied
Autre chose que j'apprécie BEAUCOUP : la batterie peut s'extraire très facilement de son logement quand la caméra est sur trépied. C'est un détail auquel je suis particulièrement sensible et je sais que je ne suis pas le seul !
batterie rouge
Néanmoins un autre phénomène se produit, c'est une alerte très précoce du symbole Batterie qui s'illumine en rouge, bien avant que la batterie ne tombe en rade réellement. Éventuellement trompeur, d'autant qu'on a aucun pourcentage restant comme sur les caméras Sony ou Panasonic par exemple. Blackmagic semble toujours avoir beaucoup de mal avec la gestion intelligente de ses batteries ! :)
BMPCC 6K pro

Hormis l'absence persistante d'une sortie SDI, que certains pros peuvent regretter, la connectique de la nouvelle BMPCC 6K Pro est complète. Elle est masquée derrière trois compartiments en caoutchouc (parfois difficiles à repositionner), et se compose désormais d'un connecteur USB-C, d'une sortie HDMI standard, d'une sortie casque (mini-jack stéréo 3,5 mm) et d'une entrée micro (mini-jack stéréo 3,5 mm). Ajoutez la prise alimentation DC 12V professionnel.


La nouveauté, ce sont les 2 entrées mini-XLR au lieu d'une seule sur la BMPCC 6K et 4K. Les cordons de raccordement mini-XLR-XLR (environ 34€) sont disponibles en option sur de multiples sites.


Notez enfin que le connecteur HDMI peut acheminer un flux vidéo 4:2:2 10 bits avec ou sans les informations de l’écran.



(Test BMPCC 6K Pro)

Micro, audio

BMPCC 6K Pro BMPCC 6K Pro

On distingue deux orifices stéréo en face avant comprenant 4 capsules qui ont la charge de capter le son. Mais comme pour toute caméra, le micro interne, fusse-t-il composé de 4 capsules, trouve sa limite en termes de puissance. Les niveaux, proposés par défaut à 50%, sont largement sous amplifiés. Je les ai montés à 100% et le niveau n'est même pas suffisant. Bref pas de salut, sans micro additionnel. Heureusement, tout est prévu pour...


Par ailleurs, en caméra portée, la main gauche a bien du mal à éviter d'appuyer un doigt sur la capsule. Evidemment, avec une cage, le problème se résout, la main n'appuyant plus sur la capsule.


audio
micro BMPCC 6K Pro

En solution minimaliste tout d'abord, la Pocket est pourvue d'une entrée audio mini-jack 3,5 mm connectable sur le côté et d'une prise casque associée. L'absence de griffe désarçonne quand on est coutumier des reflex et caméras grands-publics. Elle peut être compensée en fixant le micro sur un support mais dans ce cas, le viseur optionnel ne peut être installé.


On peut aussi fixer une cage d'environ 130 euros (comme la SmallRig 3270 pour Blackmagic) sur laquelle on montera le micro. Cette cage se fixe à la caméra à l'aide d'une vis 1/4''-20 sur le dessus et de deux vis sur le dessous pour éviter les dérapages. Dernière solution, bien sûr, au pire, placer le micro sur un trépied à côté de la caméra.


audio XLR

Par ailleurs, la Blackmagic Pocket répond au cahier des charges d'un enregistreur pro avec cette fois 2 entrées XLR (au lieu d'une seule sur la précédente 6K) et alimentation fantôme 48V. Il s'agit plus exactement de connecteurs mini-XLR, l'emplacement d'une XLR standard ayant semblé impossible à loger malgré l'augmentation de volume.


BMPCC 6K pro

Le Menu audio permet de paramétrer le canal adéquat parmi tous ceux proposés (XLR1, XLR2, 3,5mm, Micro ou Ligne, Caméra Gauche, Caméra droit...), de régler et visualiser les niveaux sonores. Optez plutôt pour la Source "Caméra mono" plutôt que Camera Left / Right. Cela dit, les ingénieurs du son enregistrent souvent un son faible et le boostent ensuite en post-sonorisation.


Des Vumètres standards colorés s'affichent aussi sur l'écran de contrôle en direct lorsqu'on filme. Les indicateurs de crête audio affichent les niveaux audio pour les canaux 1 et 2 aussi bien lors de l'utilisation du micro interne que lorsqu'une source externe est connectée.


mini-XLR XLR

Le cordon de raccordement mini-XLR-XLR est à se procurer. Les deux pièces ne coûtent que 34 euros chez notre partenaire Digit-Photo par exemple. L'alimentation Phantom, si elle est manquante (cas avec un micro-cravate), est à activer dans le menu.


La qualité du rendu sonore est théoriquement excellente en XLR (le câble n'était pas fourni contrairement au dernier prêt) mais faute d'ampli interne, boostez suffisamment les niveaux.


Notez pour finir que les bruits de manipulation ne semblent guère captés par les micros, et que les niveaux du haut-parleur comme du casque sont ajustables (entre 0 et 100%).



(Test BMPCC 6K Pro)

Prise en main

modèles blackmagic

La prise en main conviendra probablement aux photographes car le déclencheur principal (il y en a 2 autres) tombe agréablement sous l'index. L'accès aux réglages se rapproche désormais de ce que l'on connaît sur un appareil photo, c'est à dire un boîtier garni de plusieurs raccourcis qui permettent d'accéder directement aux réglages.


Le design est épuré et les pièces de l'appareil bien usinées. Conçu en partie en fibre de carbone et en polycarbonate, le boîtier de cette BMPCC est annoncé comme résistant et léger, ce qui la protégerait des coups et des chocs. Mais pas des intempéries, Blackmagic l'aurait promu sinon !


La caméra fait un poids de plus en plus significatif, la rapprochant d'un boîtier photo classique Full Size. De 355 grammes sur la toute première Pocket, on a grimpé à 722 grammes avec la 4K, on a approché le kilo avec la 6K (988 grammes) et la 6K Pro pèse désormais 1238 grammes nue.


Selon l'optique montée, la caméra pèse ainsi entre 1,5 et 2,2 kilos en moyenne, voire beaucoup plus évidemment si on adjoint des optiques plus lourdes. Le 18-35 mm f/1.8 prêté par Sigma nous amène à 2,2 kilos. Et le 50-100mm f/1.8 fait grimper la balance à 3 kilos au total ! Avec un objectif, la caméra penche vers le bas, le pare-soleil de l'optique servant de second point d'appui.


Les dimensions du modèle vont également dans le même sens : 180 x 112 x 123 mm contre 178.1 x 101 x 96 mm précédemment.


Pas étonnant dans ces conditions que les mauvaises langues se moquent gentiment du terme "Pocket". Mais ce poids et ces dimensions supérieures permettent de mieux prendre en mains la caméra.


prise en mains BMPCC 6K Pro

La "Pocket" se prend désormais en mains quasiment comme un boîtier photo ou photo-vidéo, d'autant que la poignée-grip est plus accentuée que la précédente avec en plus un renflement plus prononcé au niveau du pouce, "creux" qui est bien agréable. Une cage, surplombée éventuellement d'une poignée, s'imposera pour une meilleure prise en mains. Mais pour une fois, les grosses paluches occidentales auront un boîtier à leur taille. :) Toutefois la tenue à main levée ne devrait pas devenir le mode de préhension le plus usité car la caméra est lourde.


BMPCC 6K pro arrière

Beaucoup de réglages sont faciles d'accès. D'une part, plusieurs boutons sur la poignée offrent un accès rapide aux fonctions telles que le démarrage/l’arrêt de l’enregistrement, le bouton Photo, le réglage des ISO, l’obturateur, l’ouverture, la balance des blancs et la mise en marche. On règle si besoin via une molette qui tombe naturellement sous l'index, c'est bien vu ! Un déclencheur d'enregistrement supplémentaire, est situé sur la face avant, sans oublier un 3e déclencheur (celui qu'on préfère) qui est tactile, en bas de l’écran.


BMPCC 6K pro

A l'arrière de nombreux boutons d'accès tombent bien sous la main, tels que le mode HFR, la Loupe (qui reste en l'état si on ne rappuie pas dessus), le mode lecture ou l'accès au Menu, et au sommet plus à droite, l'accès à l'Autofocus (c'est juste un Push Auto) et l'Iris. La texture des boutons offre un certain plaisir de manipulation, même si on peut les confondre parfois en aveugle.


BMPCC 6K pro

La caméra chauffe après un temps prolongé mais la ventilation (située sous l'objectif) semble à la hauteur même en enregistrement 6K, sans générer trop de bruit non plus, surtout avec un micro séparé. On s'attendait à pire car les caméras 6K ou 8K sont exigeantes. Notez que l'enregistrement est illimité.


La BMPCC 6K pro sait par ailleurs prendre... des photos ! Ce n'est pas du tout sa vocation mais on obtient des vues fixes en 6K probantes. Ne demandez rien de plus, la BMPCC n'étant pas du tout un appareil photo, notamment en termes d'Autofocus ou d'Exposition, etc.


La prise en mains, c'est aussi la manière de déambuler dans le menu. Quand on est dans celui-ci, on ne sort pas du Menu en appuyant légèrement d'un coup bref sur le déclencheur, comme avec la plupart des boîtiers photo. Car dans ce cas, la Blackmagic... enregistre directement sans prévenir ! Je me suis fait prendre au piège 10 fois (!). Pour sortir du menu, il faut rappuyer... sur le menu !


BMPCC 6K pro

A côté de l'interrupteur On / Off, on dispose par ailleurs de 3 diodes Tally (viseur, écran et face caméra) et 3 touches personnalisables "Function" (Fn) F1, F2, F3, servant à assigner les fonctions qui vous seront le plus utiles. Il peut s'agir d'une fonction telle que le Peaking, le Zébra ou le nombre de fps. Vous pouvez même appeler des Presets, qui vous permettent d'assigner un paramètre mais aussi sa valeur. Les esprits chagrins noteront que hormis ces 3 boutons, il n'existe pas d’autres boutons Fn. Mais en compensation, on dispose de 3 autres boutons Iso, Shutter et WB. Ouf !


Notez que le boîtier est par ailleurs assez rapide à réagir.


BMPCC 6K pro

L'accès aux menus reste limpide et très ergonomique, reprenant en fait le Menu des autres produits Blackmagic. Les habitués de la marque ne seront pas dépaysés. Mais même les nouveaux venus ne mettront pas bien longtemps à s'habituer : on se dirige très rapidement vers le menu qu'il faut sélectionner pour retrouver un réglage donné. Les fonctions ne sont pas trop nombreuses. Malgré tout, les réglages essentiels sont présents : réglages de la caméra, réglages audio, format d'enregistrement, LUTS, et réglages d'écran. On peut même sauvegarder et charger les préréglages de la caméra !


On notera la présence de deux pas de vis de type "pas de vis Kodak", un au-dessous et un autre au-dessus pour y fixer une cage ou un rig comme le Smallrig qui sert incontestablement de meilleure préhension car la prise en mains de la BMPCC reste délicate, ou à partir de laquelle on pourra accrocher d'autres éléments comme une poignée ou un micro.


bluetooth
Comme ses prédécesseuses, la Pocket 6K Pro prend en charge le contrôle de la caméra via Bluetooth. La communication s'établit assez facilement avec l'application Blackmagic Camera Control App par laquelle vous pouvez changer les paramètres, ajuster les Metadata ou encore piloter à distance l'enregistrement depuis un iPad.


(Test BMPCC 6K Pro)

Qualité d'image, sensibilité, AF, réglages

UHD
qualité image
qualité image

Blackmagic dispose d'un savoir-faire en traitement de l'image qui se ressent au vu des images filmées. La richesse colorimétrique est certaine, la gestion des hautes lumières est maîtrisée, les débits permettent d'enregistrer des images complexes tels que des feuillages, arbres, eau, clairs obscurs, etc.


Les combinatoires sont plus riches que certaines autres caméras, compte tenu que pour un codec donné, on peut faire varier le type de codec, l'algorithme de compression, la sensibilité, la fréquence, l’obturation, la balance, ou encore le Gamma (Modes Film, Extended Video, et Video).


Le mode Film est le plus intéressant car le plus "cinéma", étant en adéquation avec le nom du produit. Attention, ce n'est pas un vrai LOG, au sens où il subit un traitement.


Les deux autres modes sont tout aussi intéressants, particulièrement le mode Extended video (en ProRes), alternative au mode Video simple.


Ajoutons que le mode HFR (Réglage des Framerate, donc Ralenti) est de bonne qualité et assez exploitable.


sensibilité

Le fabricant australien tente de concilier sensibilité et haute résolution 6K. La caméra est incontestablement sensible, bien plus que de nombreux boîtiers à des prix comparables.


Le bruit jusqu'à 3200 Iso, est bien contenu. Et la caméra a un joli potentiel jusqu'à 25600 Iso, si absolue nécessité. Pas d'Iso automatique ni de +3 dB / +9 dB/ +18 dB, ça ne marche pas comme ça chez Blackmagic !


Mais le Must est que la BM Pocket 6K Pro comporte un Dual Iso natif, l'un à 400 Iso, le second à 3200 Iso alors que la grande majorité des caméras n'en ont qu'un. Alors qu'avec un seul Iso natif, la sensibilité élevée augmenterait le niveau de bruit.


A l'inverse, ici, le capteur à double circuit Iso gère la sensibilité de manière à réduire le bruit. Ainsi, entre 100 et 1000 Iso, c'est l'Iso 400 qui servira de référence, alors que si vous choisissez une valeur entre 1250 et 25600 Iso, c'est l'Iso 3200 qui servira de nouvelle référence pour maîtriser le bruit au mieux. Vous pigez ? Le traitement du gain sera donc minimisé à condition de bien choisir son Iso en fonction de la luminosité ambiante. Notez juste - c'est techniquement inévitable - que le fait de disposer d'un second "seuil" à 3200 Iso diminue un peu la dynamique.


Même à 25600 Iso, assure Blackmagic, le bruit est maîtrisable avec le réducteur de bruit inclus dans DaVinci Resolve Studio, logiciel proposé gratuitement faut-il le rappeler lors de l'achat de la Blackmagic Pocket 6K Pro.


Comme pour les autres paramètres, la montée manuelle des Iso s'opère directement depuis l'écran, c'est très pratique. On choisit précisément sa mesure Iso.


BMPCC 6K Pro autofocus

Les automatismes ne sont pas l'aspect marquant de la Pocket 6K pro. Mais ils ne sont pas absents pour autant. Il faut bien sûr que l'optique puisse être asservie, ce qui n'est pas le cas de toutes les optiques.


L'accès à l'autofocus devrait être nommé l'accès au Push Auto car c'est juste une mise au point centrale. La manoeuvre consiste à presser l'écran ou le bouton Focus (+), ce qui déclenche l'automatisme. Il fonctionne aussi en cours d'enregistrement, ce qui n'est pas le cas de tous les boîtiers. Bravo. Par contre ni Autofocus en continu, ni fonction AF sophistiquée. Et l'AF pompe se laissant prendre au piège facilement. Hormis la mise au point centrale, la BM est faite pour la mise au point manuelle, de préférence avec une bonne luminosité.


Si besoin, on presse deux fois le bouton Focus (+) pour réinitialiser la MAP au centre. A l'usage, franchement, le système s'avère efficace tout en restant très simple d'utilisation. Du coup, l'AF reste exploitable, sans renier la mise au point manuelle, quand elle s'impose. On regrette juste que la vitesse de l'AF ne soit pas réglable, car une fois actionné, l'AF est très rapide, voire "brutal" avec un petit mouvement de "focus" avant / arrière rapide qui est gênant (pour un pro) car il est systématique.


Côté restriction, l'Autofocus continu est absent, tout comme la Détection de visages.


loupe

Si vous préférez la MAP manuelle (ou si vous êtes contraint de l'utiliser), on peut se faire aider de la Loupe qui agrandit le centre de l'image x2. La loupe est très complémentaire du Focus Assist également présent, avec plusieurs niveaux d'intensification (Peak), et 2 options possibles (Peak ou Colored Lines). L'autre avantage de la Loupe est qu'on peut l'activer même une fois l'enregistrement lancé. Tous les boîtiers photo, même prestigieux, ne le font pas.


BMPCC 6K Pro
Iris BMPCC 6K pro

À l'instar de l'Autofocus, on dispose d'une exposition automatique continue (Exposition Auto) qui peut être secondée d'un réglage de l'Iris si besoin ou d'une association Iris+obturation (dans l'ordre souhaité). Et si les automatismes vous donnent de l'urticaire, libre à vous de désactiver l'iris auto et de régler l'iris manuellement. Enfin, si votre optique dispose d'une molette d'ouverture, vous pouvez bien sûr la manipuler.


Une des très bonnes nouvelles de cette BMPCC 6K pro, ce sont les filtres ND motorisés intégrés ND Filter (compensation de 2, 4 et 6 stops), accessibles directement au-dessus de l'écran. Le degré de filtrage s'affiche immédiatement à l'écran. Si dans le Menu, on est paramétré en fractions (plutôt qu'en nombre de stops), on obtiendra un affichage 1/4, 1/16, 1/64. L'accès à ces filtres ND s'opère via deux boutons + et - qui sont beaucoup plus pratiques à manipuler que des filtres additionnels. En pratique, le capteur étant sensible, cela permettra parfois de fermer l'iris pour ne pas "cramer" les images.


5e génération
Blackmagic intègre aussi une colorimétrie dite "de 5e génération" identique à celle de la prestigieuse URSA Mini Pro 12K. A la clef, des tonalités de peau plus détaillées et respectueuses, grâce à une courbe de gamma 12 bits. Si vous préférez, les couleurs dans les basses et les hautes données sont avantagées. La plage dynamique du capteur est également avantagée quand on utilise le format BRAW. Bref, pour reprendre l'expression de Blackmagic, il s'agit d'un rendu plus naturel et cinématographique lors de l’étalonnage.
BMPCC 6K pro

Sans attendre l'étalonnage, on peut prévisualiser sur l’écran tactile et sur la sortie HDMI le résultat d'un enregistrement RAW en utilisant une LUT conçue pour simuler un contraste standard. On retrouve sur DaVinci Resolve les LUTS Blackmagic qu'on peut appliquer d'entrée de jeu dans la bibliothèque de medias.


BMPCC 6K Pro

On peut paramétrer un automatisme de la balance des blancs, des Presets (Ensoleillé, Nuageux, Lumière électrique, etc.) ou un réglage affiné de la température de couleurs (les fameux Kelvin). Par contre le réglage de cette balance ne propose toujours pas de mémorisation de type A ou B pour appeler des positions préétablies. C'est incompréhensible sur un appareil de ce niveau.


En complément de la balance, on recense aussi un réglage TINT (Teinte). Il permet de régler le niveau de vert et de magenta dans l'image. En lumière fluorescente par exemple, il pourra s'avérer judicieux d'ajouter du magenta pour compenser la tonalité un peu verdâtre.


BMPCC 6K Pro LUT

Comme sur la BMPCC 4K que j'avais testée, on peut importer des LUTS qui fonctionneront comme un Profil d'image autonome. Il existe des LUTS gratuites comme ici, d'autres payantes. On peut charger une LUT depuis une carte SD, CFast ou depuis un SSD. Pratique !



(Test BMPCC 6K Pro)

Montage

DVR studio

DaVinci Resolve Studio, concurrent de Premiere Pro, est l'outil "naturel" de la BMPCC 6K Pro puisqu'il y a cohérence totale entre l'éditeur de montage et les formats de la caméra. Les facultés sont convaincantes, que ce soit en gestion des formats (ProRes, RAW), en étalonnage, montage, incrustation, mixage et corrections primaires et secondaires de DaVinci. La clé d'activation étant fournie avec la Pocket 6K Pro, la démarche est d'autant plus facile.


Mais il faut bien distinguer l'enregistrement ProRes du BRAW.


premiere pro FCPX

Le ProRes est compatible avec tous les logiciels pros : aucun souci avec Premiere Pro, Edius, Avid, et FCPX. Pour les logiciels grands-publics, c'est plus aléatoire, à essayer au cas par cas. Magix Video Deluxe (testé) fonctionne mais l'ordinateur (et / ou le logiciel) rament.


BRAW

C'est une autre affaire pour les fichiers RAW de Blackmagic, les fameux BRAW. La gestion des fichiers RAW en 6K est encore plus compliquée selon le logiciel et surtout l'équipement informatique. Au pire, avec un vieux coucou ou un OS antérieur à 3 ou 4 ans, il sera impossible de prendre en charge les fichiers RAW de la Blackmagic. Pour ceux qui sont sur Mac, notez en plus que FCPX n'est absolument pas compatible avec le RAW de Blackmagic. Il faut utiliser DaVinci Resolve.


Au mieux, la lecture est possible mais parfois, avec un décodage aléatoire, les débits étant gourmands. Globalement, le logiciel DaVinci sera toujours celui qui gère le mieux les fichiers RAW. Le système Blackmagic est en grande cohérence de ce point de vue.


En dehors de Davinci, la simple lecture de fichiers RAW peut poser problème, hormis sur la caméra Blackmagic bien évidemment.


Batterie BMPCC 6K Pro

Le poids des fichiers, particulièrement en RAW, reste bien sûr une contrainte que beaucoup de "primo-accédants" un peu trop enthousiastes vont vite réaliser. Pour donner un exemple concret, une petite séquence de 10 secondes en RAW Q5 pèse environ 1,15 Go en 4K DCI et 3,09 Go en Q0 ! Le ProRes est moins lourd mais tout de même : en ProRes HQ (meilleure qualité), avec notre séquence de 10 secondes, on atteint 1 Go environ alors qu'en ProRes Proxy (qualité la moins bonne), on descend à 220 Mo environ.


En outre, les hauts débits, particulièrement en RAW, mais aussi en ProRes HQ et 422, nécessitent des ordinateurs relativement récents et puissants.


Pour contrecarrer au moins ce dernier point, il existe la solution de convertir directement les fichiers originaux en Proxy, au débit et au poids bien plus léger. Et de "conformer" au moment de l'export. C'est une solution efficace qui prend du temps, mais qui a le mérite de bien marcher.



(Test BMPCC 6K Pro)

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