Drone DJI Neo : il décolle et atterrit sur la main
05 septembre 2024 par magazinevideo
Nouveau venu, idéal pour le voyage, le DJI Neo ne pèse que 135 grammes (environ la moitié du Mini 4 Pro et 107 grammes de moins que l'ancien DJI Mini 2 !). Il appartient donc à la catégorie dite "ouverte" et la sous-catégorie A1. N'oubliez pas que pour cette catégorie de drones (moins de 250 grammes), il n'est pas obligatoire d'enregistrer votre aéronef ni de suivre une formation de pilote de drone, en revanche il faut avoir plus de 14 ans et posséder un n° d'exploitant (obligatoire) accessible très facilement sur Alpha Tango.
Le DJI Neo fait très jouet d'enfant, est le plus économique des drones DJI (199€ en version de base, 349€ en Bundle) et c'est un authentique drone filmeur signé de la marque leader mondial des drones. Il est aussi compact que petit puisqu'il ne mesure que 130 x 157 x 48,5 mm "déplié" (en réalité il ne se replie pas contrairement aux drones Mavic) et ses hélices ne font que 2 pouces, autant dire qu'il tient VRAIMENT dans une main.
Ça tombe bien car le drone DJI Neo peut justement s'envoler et atterrir... depuis la paume de la main ! Autrement dit, le mode opératoire qui est déconseillé avec les drones plus imposants est une des manières du DJI Neo de décoller et atterrir. Le mode par défaut est le mode Suivi mais on peut changer de mode. Dès qu'il décolle, l'enregistrement (interne au drone, j'y reviens plus loin) se déclenche automatiquement. Et s'arrête à l'atterrissage.
Mais comment fait-il ? C'est très simple. Le drone fonctionne avec une reconnaissance intelligente du sujet grâce à l'IA. Le Neo reconnaît ainsi l'utilisateur automatiquement, notamment lors du décollage / atterrissage. L'opérateur doit activer le prédécollage grâce au bouton situé près de la caméra. Puis pour se repérer, le drone identifie votre visage en mode Intelligent (même avec lunettes, merci l'IA), de telle sorte que votre main sert de piste de décollage et d'atterrissage, à condition de bien tendre sa paluche vers le drone, légèrement au-dessous. La main est parfaitement hors de danger des cisailles des 4 hélices car ces dernières - un peu comme sur les DJI et DJI Avata 2 - sont isolées par une épaisse armature en plastique (amovible) qui fait barrière tout autour des hélices, à la manière d'un casque de footballeur américain. Aucun risque !
Ce décollage / atterrissage à la main, sans autre appareil et en appuyant sur deux boutons (allumage puis prédécollage), voire 3 (si on choisit une figure précise) conviendra aux débutants ou pour des essais, d'autant qu'il évite de s'encombrer d'un smartphone ou du transmetteur.
Mais bien sûr, ce n'est pas la seule façon d'utiliser le drone. D'autres modes de contrôles sont possibles (5 en tout) selon qu'on se dispense de tout appareil de transmission (comme on vient de le voir), qu'on a recours à son mobile (avec l'appli DJI Fly), un Remote controller (le meilleur compromis à mon avis), des lunettes Goggles ou ces deux derniers associés. On peut même commander le drone... à la voix (pas sur le modèle "démo" dont nous disposions).
Si le contrôle s'opère avec le smartphone depuis l'appli DJI Fly, il existe des Joysticks virtuels dont la portée est de 50 mètres. L’application DJI Fly permet même de régler l’angle et la distance de suivi. Mieux : on peut commencer sans l'application avec le drone seul et enchaîner avec le mobile. Un peu acrobatique mais c'est possible.
Quoi qu'il en soit, le Neo prend peu de place dans la main et une petite sacoche photo suffit à tout emporter, même dans sa version Combo avec 3 batteries, la télécommande dédiée et le mobile.
Côté capteur, le DJI Neo est doté d'un capteur 1/2 pouce de bonne facture qui délivre des images de qualité honnête, mais pas exceptionnelle. L'unique caméra du drone offre une résolution de 12MPx, capable de filmer en 4K 30fps ou en 1080p (16:9) à 60/50/30fps ou encore en 1080p (4:3) en 1440×1080 à 60/50/30fps.
Son FOV (angle de vue) est exceptionnellement large à 117,6 degrés (soit un équivalent 13mm !). Pourtant l'image déforme très peu sauf sur les bords qui sont inévitablement légèrement en tonneau. Mais en matière de drone grand-public, et de vue aérienne, c'est une déformation acceptable qui gêne peu. L'utilisateur est généralement satisfait d'embrasser la vue la plus large possible !
Le format photo est en JPEG (pas de DNG RAW) sur la base d'une résolution 12 Mpx. En vidéo, le débit moyen en H265 /HEVC est de 52 Mbps, alors que celui en H.264 est boosté de 75 Mbps : c'est normal au vu des caractéristiques de ces deux codecs, le H265 étant plus compressé. Aussi, si votre ordinateur le permet, enregistrer en H265 permet d'enregistrer plus longtemps, à qualité égale au H.264. A titre d'exemple, une séquence de 10 secondes pèse environ 67 Mo en H265, alors qu'elle pèse 98 Mo en H264.
Le Neo ne comporte pas de logement pour carte micro-SD, mais il offre 22 Go de capacité de stockage interne, soit au maximum 40 minutes de vidéo 4K/30 ips ou 55 minutes de vidéo 1080p/60 ips. Il faudra donc décharger de temps en temps, car une capacité de 22 Go reste modeste et par ailleurs, les prises de vues de drone sont plus longues (et donc plus lourdes) que des prises de vues terrestres. Ainsi une séquence en 4K/30p de 1'30'' - durée qui n'est pas rare en matière de drone - "pèse" déjà 637 Mo ! Pour connaître ls stockage utilisé et restant, il suffit de se rendre dans Paramètres / stockage de l'application DJI Fly. Et éventuellement de formater la mémoire.
Le drone en lui-même dispose d'un port USB qui permet de charger l'aéronef, ou surtout, de décharger ses images sur son ordinateur. Toutefois on peut aussi décharger sur un mobile, en Wi-FI.
Côté création, 6 modes de prise de vue sont proposés, les fameux QuickShots, comme sur les drones de catégorie supérieure, à savoir : Follow (proposé par défaut), Dronie (Ascension vers l'arrière), Circle (autour du sujet), Fusée (ascension pointée vers le bas), Spotlight (tourne en gardant le sujet dans le cadre), Spirale (ascension en spirale autour du sujet) et Boomerang (tourne avec trajectoire ovale). Ces modes sont accessibles à la fois depuis l'application ou depuis le pavé de fonctions du drone, à l'avant, de telle sorte que quel que soit le mode de contrôle du drone, on y a toujours accès. DJI Fly apporte un plus : on peut choisir l'option "mode Personnalisé" qui permet de moduler les modes Spirale et Boomerang entre 4 et 20 mètres de distance. De même on peut moduler le Suivi selon sa distance (Rapprochée, Moyenne, Eloignée) ou son altitude (Faible, Horizontale, Elevée).
Le pilotage depuis la Remote Controller ne change pas en regard des drones plus évolués. Les Joysticks permettent de manoeuvrer manuellement en toute souplesse, la molette arrière à gauche d'incliner le drone (avec une échelle d'inclinaison qui aide l'utilisateur sur l'appli DJI Fly). D'autre part, on peut déclencher le mode photo ou vidéo depuis le bouton arrière droit.
Le Neo peut voler pendant 17 à 18 minutes maxi (comptez un peu moins avec le délai de RTH) avec la batterie de 2600 MAh. La charge prend 2 heures pour les 3 batteries. Le chargeur recommandé est le DJI 65W Portable Charger de DJI. Cette station de recharge bidirectionnelle peut charger trois batteries simultanément (en réalité l'une après l'autre dans la station), ce qui n'est pas du luxe à la vitesse où une batterie s'épuise.
Le DJI Neo, du fait de sa légèreté extrême, peut voler avec des vents n'excédant pas en théorie 8 m/s (vent de Niveau 4), soit un peu moins de 30 km/h. C'est là son talon d'Achille. Toutefois, si vous n'habitez pas ou ne voyagez pas dans une région trop ventée, c'est une météo que l'on ne rencontre pas tous les jours. Mais dans le cas inverse, il sera très conseillé de ne pas chercher à faire voler le drone car sa stabilité s'en ressent... fortement. Le drone ne se met pas en rade mais il affiche "vent fort" et est fortement balayé latéralement de telle sorte que le stabilisateur ne peut rien faire de très efficace. A noter au passage qu'on peut étalonner la nacelle.
La vitesse du drone en elle-même en mode Normal est de 6 m/s, soit 21,6 km/h. Ou si vous préférez des vues lentes, vous pouvez adopter l'agréable mode Cine à 0,5 m/s (1,8 km/h).
Côté altitude, d'après DJI, le Neo peut voler à une altitude de 2000 mètres et monter à la verticale jusqu'à 120 mètres.
Le drone se pilote depuis l'excellente application DJI Fly qui peut permettre de supprimer automatiquement l'enregistrement du bruit des hélices.
La stabilisation (de type EIS 3.0) est toujours aussi exemplaire, dans les limites de celle imposée par la légèreté du drone et de sa nacelle mécanique à un seul axe (Tilt) contrairement aux drones plus lourds qui ont besoin de 3 axes de stabilisation. Le drone peut être couplé aux deux modes de stabilisation disponibles : RockSteady et HorizonBalancing (en 16:9).
Sur un tout autre plan, le DJI Neo peut être couplé au micro de la marque, le DJI Mic 2, qui lui-même peut être relié au smartphone via Bluetooth ou directement relié au micro. Pour cela, il faut simplement presser le bouton d’enregistrement audio de l’application DJI Fly.
La transmission des images du drone peut s'opérer grâce au DJI Remote Controller RC-N3 (fourni dans la version Fly More Combo), transmetteur dénué d'écran, d'où la nécessité d'y insérer son smartphone (c'est prévu à cet usage). La transmission est de qualité 1080p/30fps (1080p/60fps avec les DJI Goggles 3). Les fréquences acceptées sont le 2,4 GHz, le 5,1 GHz et le 5,8 GHz. La distance maxi de transmission est de 10 kms en étant appairé à la télécommande DJI RC-N3, mais on sait que cette distance est théorique puisqu'on ne peut voler qu'à vue.
Sur le modèle Démo en ma possession, une mention est revenue souvent, celle de "Zone GEO à proximité", et une case de validation à cocher, ce qui signifie qu'entrer dans cette zone peut interrompre le RTH auto et activer le vol stationnaire ou la sortie des modes de vol intelligents de l'appareil. Il faut alors piloter avec précaution. Ce système utilise en fait le GPS et autres signaux satellites pour empêcher les drones DJI de voler autour de lieux sensibles tels que les aéroports, ou les stades par exemple.
Une autre mention est l'absence éventuelle de connexion avec le site DJI. Anodine en apparence, cette connexion, si elle n'est pas établie (pseudo / mot de passe), vous limitera dans la distance et la hauteur à laquelle vous pouvez voler (50 et 30 mètres respectivement).
Le bruit du drone a été mesuré à 79 dB, plus bas que le DJI Avata 2 ou le DJI Mavic 3 Pro. Mouais... Mes voisins sont tout de même sortis voir ce que je fabriquais dans mon champ, alertés par le bruit : est-ce normal ? Il est quand même paradoxal qu'en 2024, les ingénieurs de DJI n'aient pas encore inventé un dispositif capable d'atténuer VRAIMENT le bruit désagréable des hélices. Seule certitude : leur marge de progression est encore énorme ! Par contre une (petite) bonne nouvelle : DJI a intégré un Contrôle vocal de l'application (non testable dans la version Démo dont nous disposions).
Parmi les manques cruels, le Neo ne dispose d'aucune détection d'obstacle, du fait de sa petitesse et probablement d'un choix de gamme en regard du tarif proposé. Il faut donc redoubler de prudence ou prendre des risques très calculés pour être sûr de ne pas heurter un obstacle, particulièrement lors d'une figure automatisée parmi celles proposées dans les "Quik Shot". Par exemple j'ai abandonné l'idée de suivre un chien lancé en pleine course sur une plaine, car le cabot enchaînait parfois sa course dans la foret qui était toute proche. Si le drone l'avait suivi, il se serait heurté aux arbres.
Toutefois le point sensible du drone - les hélices - étant renforcé, et le drone étant très léger, une "rencontre" avec un obstacle (telle qu'une branche d'arbre) fera chuter le drone sans l'endommager gravement, voire sans l'endommager dut tout (tout dépend sur quoi il tombe), au contraire d'un drone plus lourd aux hélices non-protégées de la gamme DJI. Je l'ai d'ailleurs fait chuter une fois (le drone n'a pas voulu de ma main tendue, a basculé et est tombé au sol !) sans le moindre dommage apparent. A éviter tout de même...
Autre regret, l'absence de 4K/50p, on est limité au 30p ou il faut passer en 1080p pour bénéficier du 50/60p. Pas non plus de 2,7K comme sur d'autres drones de la marque, ni de Ralenti.
Bon à savoir également : le drone chauffe, au point de vous prévenir par un message vocal quand une chauffe prolongée se produit.
Le DJI Neo est disponible en 2 versions :
-DJI standalone, incluant le drone and 1 batterie,
-DJI Neo Fly More Combo, incluant le drone, 3 batteries, et le Controller standard DJI RC-N3 Remote.
En option, on trouve les DJI Goggles 3, DJI RC Motion 3, DJI RC-N2 (modèle avec écran), et DJI FPV Remote Controller 3.
Prix DJI Neo : 199€
Prix Bundle Fly More DJI Neo : 349€ en version
Début hors ligne du Neo à l’IFA, du 6 au 10 septembre 2024
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